Jean-Philippe Pichon a beaucoup voyagé, beaucoup regardé et beaucoup écouté (de musique surtout). Photographe de jazz (mais pas que, loin de là), il a collaboré à Jazz Hot et Jazz Magazine. Son exposition, qui accompagnera notre 29e édition du Festival Jazz de mars (du 4 mars au 7 avril), est présentée cette année en deux volets dans deux lieux chartrains : au bar Le Christie’s et à la librairie l’Esperluète.
S’il est vrai que l’on a pu proposer un volet « in » où l’on voit les musiciens bien plongés dans leur musique (ou dans leur instrument), et un volet « out » où ils sont davantage saisis dans un moment de « détente », on sera surtout sensible à la grande variété de ces photos et plus exactement à l’étendue de leur « style » : photos « léchées » de magazines où se trouvent soulignées la pose de la star (Sonny Rollins, Manu Katché,...) ou au contraire la « passion du jeu » (Didier Lockwood, Joachim Kühn).D’autres photos, plus intimistes, nous ouvrent à un espace presque amical : nous croisons ainsi Michel Petrucciani à la porte de sa caravane, Cab Calloway fumant tranquillement dans les coulisses, et même Chick Corea qui nous reçoit dans la suite de son hôtel.Restent enfin les photos « expressives » qui « jouent » précisément avec une large palette d’expressions : le regard inspiré de Stan Getz ou de Charlie Haden, la trompette méditative de Roy Hargrove, sans parler des grimaces d’un Ray Barretto ou de la fatigue travaillant le corps d’Eric Truffaz dont la drôlerie et la sincérité sont le signe d’une belle et touchante « humanité ».L. Giraudo
