En France, Thomas Khan est une des incarnations de la soul américaine les plus convaincantes. Une voix unique, magistralement accompagnée. Habité par la Soul, il retrouve dans cette musique les valeurs de transmission, de sensibilité, de chaleur et les contes de la vie ordinaire.
De 2013 à 2019, il enchaîne compositions, écriture et concerts, avant d’être rapidement surnommé le « Petit Prince de la Soul moderne » par le magazine Rolling Stone. Thomas Kahn ouvre alors pour de brillants artistes à l’Olympia, la Cigale ou le Bataclan, salles fortes de sens dans son cheminement personnel.
Adolescent, il apprend en imitant les intonations et jusqu’aux mimiques, les interprétations de « Georgia on my mind », « Walk the line » ou encore « Waiting in vain ».
Après une adolescence mouvementée et des études qui n’aboutissent pas, il enchaîne les petits jobs, quelquefois confronté à des histoires glauques ou violentes, qui lui feront radicalement, se recentrer sur l’essentiel : la musique.
Sa voix rappelle quelques intonations épicées d’Otis Redding ou encore Lee Fields et, lorsque la tempête se calme, c’est Ben Harper qui s’invite dans l’imaginaire de l’auditeur.
Son univers est également marqué par le reggae avec lequel Thomas Kahn s’est construit ; The Gladiators et leur mythique bassiste Clinton Fearon, Patrice, Toots ou encore Ken Booth dont la voix et le soul spirit tombent fort logiquement dans les gammes de sa formation vocale.
Après 2 ans et demi de travail minutieux et intensif, Thomas Kahn livre « This is real », un second album complet, délicat, fougueux mais contemplatif.
Guidé par les personnalités et l’univers d’artistes tels que Charles Bradley, Brittany Howard, ou le duo Eric Burton et Adrian Quesada des Black Pumas, le résultat est à la hauteur de l’ambition.
Les images dérivent des mots et de la musique ; la nature propre de la Soul est ainsi formidablement respectée.
Les contours de sa propre âme se font ici porte-voix de méditations universelles, individuelles ou collectives.
Les mots sont forts, aliénables, soutenus par des choeurs profonds et puissants inspirés du gospel.
La section cuivre soutient la flamme nécessaire aux rythmes variés des titres, traversant la frontière d’un bord à l’autre de la Nothern à la Southern Soul.
Enregistré et mixé par Laurent Dupuy (2 Grammy Awards) dans la banlieue sud de Londres, à Croydon filmé pour l’éternel dans les superbes studios de Real World, ainsi qu’à New York City, « This is Real » est une réussite sur galette comme sur scène, en soul man solo, quintet ou full band, tant l’artiste de Clermont-Ferrand donne l’impression d’avoir grandi sur les volcans imaginaires qui relient Detroit à Memphis.